Le Rien

Il est facile de pointer du doigt les défauts, les coups de mous et autres vagues à l’âme. Il est cependant plus difficile de remarquer le rien, encore plus de le mettre en forme ou d’en parler. C’est pourtant ce que je vais essayer de faire, au milieu de ce rien se trouve tout de même des miettes de satisfaction et la silhouette de la déception. Sorte d’équilibre instable, un peu comme ces machines attrape-peluche : le jouet est dans la pince mais on sait que la moindre secousse suffira à perdre cette chance. À ces personnes qui m’accompagnent. Il y a d’ailleurs 2 façons d’interpréter cette image, la première serait de considérer que ce qui se tient au bout de la pince, c’est un peu de bonheur, un shot de sérotonine qui s’empressera de traverser notre cerveau après une réussite quelconque. On tient la manette et bien que le hasard joue pour beaucoup dans le résultat, on sait qu’avec un peu de persévérance la réussite est à portée de main. L’autre, c’est de considérer que le jouet, c’est soi. De cela découle quelques réflexions quant à ce que peut être la vie, une simple machine à sous dont les probabilités de réussite sont bien minces, sur laquelle l’individu n’exerce que peu de contrôle. On ne sait d’ailleurs pas trop ce qui nous attend une fois sortis d’ici. La vie, la mort ? Cela ne résout rien de notre quotidien. Quand les journées s’enchaînent, se ressemblent et commencent à former un segment continu d’inintérêt, devons-nous nous en satisfaire dans le mesure où la souffrance en est absente ? Forcément rien n’est tout blanc ni tout noir, alors au milieu de ce rien on trouve tout de même de petits échecs et de petites réussites. Un esprit sain vous dirait de capitaliser sur vos réussites pour construire votre lendemain avec.
2020-11-24
7 min de lecture

Le silence et la frustration

Dans la vie on a finalement du contrôle sur bien peu de choses. Parmi celles-ci, il y a les autres, leur disponibilité, leurs souhaits, leur compréhension. Peut-être est-ce lié à mon imagination, à mes propres désirs ou que sais-je, mais voilà que bien souvent je me retrouve à espérer pouvoir partager. Pas n’importe quoi cependant, pas du simple temps ni du divertissement ; des choses plus profondes. À cette personne que j’aime. Tout d’abord, il y a une ambiance. Une heure tardive, une fatigue légère et une ivresse plus mentale que physique. Ces moments où même lorsque l’on ferme les yeux, on sourit. Il n’y a pourtant nulle anticipation, pas de plaisir à vivre quelque chose de stimulant, pas de pulsion à assouvir ; juste un plaisir présent, doux et simple. Il y a quelque chose d’inexplicable à ce moment précis et il s’agit là d’une question pour plus tard, un “quand j’y repense, c’est vrai que c’était bien”. C’en est devenu si rare, ne pas avoir l’impression de perdre son temps, de perdre sa vie, de savoir que la vie nous a mené à ce moment précis et de se moquer du pourquoi ou du comment. Il ne s’agit pas non plus de vivre quelque chose à raconter, personne ne trépigne, il n’y a point de lumière scintillante et colorée. Ce n’est pas un parc d’attraction remplit d’enfant et de joie, juste une pièce pleine d’une obscurité chaleureuse. Parfois l’esprit s’égare, on goûte le silence, on remarque une respiration et on ressent surtout un plaisir mutuel à être là, maintenant, sans rien d’autre. Bien sûr, ce silence est interrompu par quelques discussions, rien qui ne puisse changer le monde mais elles nous poussent à se comprendre, à s’écouter, à s’apprécier. À l’issue, nous n’aurons pas de quoi mettre fin à la guerre ou aux famines ; peut-être que nul ne se rappellera des paroles qui ont été prononcées.
2020-10-17
4 min de lecture

L’Amour comme un dégoût

Cette fois-ci pas de drame, pas d’altercation mais un simple déclic ; un non-événement. De ceux qui se font de plus en plus rares, à mesure que la vie avance, me laissant parfois désœuvré et souvent absent. Comment expliquer ce sentiment de détachement quotidien et monotone ? Une voiture qui nous frôle au détour d’un trottoir, une remarque gênante au mauvais moment, une erreur honteuse ; mais nulle sensation. Pas un sursaut, pas un regard, pas une pensée, aussitôt oublié comme après un long rêve sûrement prenant. Et pourtant cette vie qui continue à s’écouler.
2020-08-29
5 min de lecture

L’épanouissement

Parfois, j’observe les gens. C’est rare, trop rare je pense ; mais voilà, il m’arrive de juste ne rien faire et essayer de comprendre. Je m’étonne. Mais que trouvent-ils de si préoccupant dans leur vie pour avoir quelque chose à faire là maintenant ? À cette personne qui veut vivre. Je comprends bien où ce questionnement trouve sa source, mon quotidien bien que remplit me semble futile, dénué de sens et d’intérêt. J’enchaîne des tâches dont certaines démotiveraient même les plus courageux et je vais au bout pour la simple et bonne raison que je m’en suis donné l’instruction. Je n’en tire pas de plaisir, pas vraiment de satisfaction et me voilà déjà à réfléchir à la tâche suivante, le tout entrecoupé de longues heures de procrastination. S’il y a bien une chose dont j’ai perdu la capacité c’est de réfléchir au lendemain. Des gens à voir ? Des courses à faire ? Des vacances à prendre ? Tout sera exécuté sur l’instant, pas de planification, seulement des coups de tête, comme pour me forcer. Alors peut-être que ce manque d’organisation contribue à entretenir ce vide étrange, cette absence de but. Il paraît que le cerveau tire beaucoup de plaisir dans l’anticipation. Mais je ne peux pas me mentir très longtemps. Ne pas avoir de but, ne pas avoir d’envie, toutes ces choses je sais qu’elles sont là parce que je ne suis pas heureux, sûrement dépressif. Cet état remonte à si longtemps, j’ai perdu le fil. Puis je me demande, qu’est-ce qui est venu en premier, l’œuf ou la poule ? Pour être heureux, est-ce que je dois me trouver un but ou est-ce que je dois être heureux pour me trouver un but ? Comment puis-je me satisfaire de cette vie pourtant parfaite qu’est la mienne ? Je sais ce que “j’aime”.
2020-06-08
4 min de lecture

Il est tard

Et comme souvent quand il est tard, j’ai envie de mourir. C’est étrange. Terriblement étrange. Voilà des heures que je me tourne et me retourne, espérant qu’une position m’apporte plus facilement le sommeil, comme si j’allais le trouver comme par magie sous mon oreiller. Alors on s’occupe, on prend son téléphone et on se remplit la tête. De lumière déjà et puis surtout d’idées, pour oublier celles qui se sont déjà installées. Je souffre, je le réalise, qu’est-ce que je peux faire alors ?
2020-04-10
5 min de lecture